Les 100 propales à tata Ségo #1
By glazou on Monday 12 February 2007, 11:33 - Franchouillardises - Permalink
Premier tiers de mes commentaires sur les 100 propositions de la candidate Ségolène Royal. Pour l'instant, je trouve cela soit très capilotracté, soit non financé. Affaire à suivre...
Nota bene: attention, il peut être nécessaire de forcer le rechargement de la feuille de styles par un shift-Reload...
- Investir
massivement dans l'innovation et la recherche : augmentation pendant le
quinquennat du budget de la recherche et des crédits publics pour
l'innovation de 10% par an (le budget public de recherche-développement
a diminué de 1 à 0,8% du PIB entre 2002 et 2005). Sur les 65 milliards
d'aide aux entreprises, seuls 5% sont orientés vers la
recherche-développement : je propose de porter cette part à 15%.
Bon. Comment ? D'où vient l'argent ? - Mettre
en place une politique industrielle capable de préparer l'avenir et de
réduire les risques de délocalisations avec la création d'une Agence
nationale de réindustrialisation.
Bien joli tout ça, mais quelle "politique industrielle" ? Sur quels secteurs de l'industrie Mme Royal va-t-elle parier ? Comment compte-t-elle doper nos exportations, seul vecteur possible de réduction du déficit extérieur, d'augmentation des recettes fiscales, des investissements et finalement de réduction de la dette ? - Soutenir
les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation et
en leur réservant une part dans les marchés publics.
Donc en rajoutant encore une petite couche à la décentralisation qui fait déjà exploser les budgets locaux et la fiscalité locale. Donc en acceptant des disparités inter-régionales. Je n'y crois pas une seule seconde. Quant aux marchés publics, il s'agit tout simplement d'une distortion de concurrence qui sera probablement refusée par l'Union Européenne.. - Donner
la priorité à l'investissement des entreprises avec un taux d'impôt sur
les sociétés plus bas si le bénéfice est réinvesti et plus haut s'il
est distribué aux actionnaires.
Et bah ça va être facile d'attirer les investisseurs hein... Il faudrait que Ségolène arrête de donner des gages aux lutteurs de classe. - Sécuriser
le parcours des jeunes créateurs en soutenant la création d'entreprises
(simplifications), en généralisant les ateliers de la création dans
toutes les régions, en améliorant la protection sociale des
entrepreneurs, et en mettant en place un mécanisme de cautionnement
mutuel pour ceux qui garantissent les emprunts de leur entreprise sur
leur patrimoine privé.
Bon, clairement, cela ne va pas assez loin. La protection sociale de l'entrepreneur est déjà là mais pas étendue : pas de chômage, peu de retraite. Les procédures administratives sont monstrueuses, vieillotes (inutilité quasi-totale de l'annonce légale), junglesques. Il manque un guicher unique pour les payements. Il faut un contrôle de gestion rigoureux sur les fonds collectés pour la formation, l'apprentissage, etc. qui sont aujourd'hui dépensés n'importe comment. Les banques françaises ne prennent aucun risque et sont d'une frilosité maladive. Il faut réformer les tribunaux de commerce, corrompus jusqu'à la moëlle. - Réformer
l'Etat : un euro dépensé doit être un euro utile. Une décentralisation
aboutie. Des services publics de qualité présents sur tout le
territoire et accessibles par Internet. La généralisation des logiciels
libres dans l'administration.
Tiens y'a au moins un geek qui a participé aux débats de Ségolène... La décentralisation doit à mon avis être en partie stoppée. - Augmenter les
salaires :
- Le SMIC sera porté à 1500 €, le plus tôt possible dans la législature.
- Afin de tirer vers le haut tous les salaires, une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la croissance réunissant les partenaires sociaux sera organisée dès juin 2007. Cette conférence sera annuelle.
je suis curieux de savoir si l'impact sur les emplois dits "de service à la personne" a été étudié. Je pense que 1500 € pour les gardes d'enfant à domicile, les ménages et autres services de vie quotidienne aux personnnes âgées, cela va être bloquant pour pas mal d'employeurs privés. Cela risque fort de l'être pour moi. - Revaloriser
immédiatement les petites retraites :
- L'amélioration des petites retraites sera la première priorité de la réforme des retraites. Elles seront augmentées de 5%.
- Le minimum vieillesse sera versé mensuellement.
- Le paiement des retraites de la sécurité sociale sera rétabli au 1er jour de chaque mois.
Le payement mensuel des retraites, elles sont pour l'instant payées par trimestre, est indispensable. Tous les employeurs doivent payer au mois mais les retraites ont une dérogation pour payer au trimestre, ce qui met de nombreuses personnes en situation très délicate. Sur quel budget l'augmentation de 5% ? - Revaloriser
immédiatement de 5% les allocations aux personnes en situation de
handicap.
Sur quel budget ? - Doubler
l'allocation de rentrée scolaire qui sera versée aux familles en deux
fois.
Sur quel budget ? - Réduire les
coûts bancaires :
- Les tarifs bancaires seront réglementés par l'Etat : les agios et les pénalités liées aux incidents de paiement seront plafonnés et feront systématiquement l'objet d'une facture.
Pas sûr que cela ne soit pas vu par l'Europe comme une intrusion inadmissible de l'Etat dans un secteur privé... - L'Etat créera un service universel bancaire de base, favorisant les prêts sociaux et le micro-crédit.
Il me semblait pourtant que tout un chacun peut déjà avoir un compte au Trésor. - Afin de prévenir le surendettement, la publicité pour les prêts à la consommation sera réglementée et les établissements financiers qui octroieraient un crédit à des personnes non solvables seront sanctionnés. Ils devront participer au règlement des situations de surendettement à parité avec les organismes publics.
Ah tiens, une bonne idée... - Lutter contre le
logement cher, une sécurité logement tout au long de la vie :
- Augmenter les allocations logement de manière à limiter à 25% le montant des dépenses de logement pour les ménages modestes.
Cela, pour la gauche, c'est probablement très con puisque cela contribue à garantir l'augmentation des loyers perçus par les propriétaires. En fait cela a l'air social, mais c'est une mesure de droite. - Construire 120 000 logements sociaux par an grâce à une incitation au livret A. L'Etat pourra se substituer aux maires qui n'appliquent pas la loi SRU.
Le livret A ? Celui dont le taux a été réduit comme peau de chagrin ? Ben voyons ! - Créer un service public de la caution afin que celle-ci ne soit plus un frein à l'accès au logement tout en sécurisant le propriétaire. En contrepartie, les procédures d'expulsion des locataires de mauvaise foi seront simplifiées.
A la limite, pourquoi pas. Qui évaluera la bonne ou la mauvaise foi d'un locataire ? Un juge ? Bonne chance... - Conditionner les avantages fiscaux et les aides publiques à une modération des loyers.
Modération par rapport à quoi ??? Au contexte local ? Et une augmentation modérée ça sera quoi ? Interdire à un propriétaire de profiter de son investissement immobilier ? - Remettre à la location les logements vacants spéculatifs. Les communes pourront également les acquérir par une procédure exceptionnelle.
Je hais cette idée. - Encourager l'accès à la propriété par l'extension des prêts à taux zéro. Dans le logement social, les locataires qui ont payé pendant 15 ans leur loyer pourront accéder à la propriété.
- Sanctionner financièrement les communes qui ne respectent pas le ratio moyen de un pour mille habitants pour les hébergements d'urgence.
Aucun intérêt. Ce n'est pas du tout comme ça qu'il faut faire. - Mettre en place
plusieurs indices des prix reflétant la dépense des ménages (minima
sociaux, SMIC, retraites).
Aaaaah l'arlésienne :-) - Conditionner
les aides publiques aux entreprises à l'engagement de ne pas licencier
quand l'entreprise dégage des profits substantiels et obtenir le
remboursement en cas de délocalisation.
Le premier me semble quasiment impossible, le second me gêne beaucoup mais me semble plus jouable. - Moduler
les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales,
en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le CNE
pour faire du CDI la règle.
Oui, je suis d'accord. Le CNE est une saloperie. Mais le PS façon Royale n'évitera pas le débat sur la flexibilité du travail qui est quasi-nulle chez nous, même si ce n'est pas aussi grave qu'en Suède. Quant au modèle danois qui est cher à Ségolène, elle ferait bien d'aller y voir de plus près. - Développer
la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes,
notamment sur les questions d'organisation du travail, de conditions de
travail, d'aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps
partiel subi. Sur les 35 heures : ouvrir les négociations pour
déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets
négatifs pour les ouvriers et les employés.
Je suis mort de rire.. - Créer
le droit au premier emploi des jeunes, pour qu'aucun jeune ne reste au
chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, un
emploi aidé ou un tutorat rémunérés. Ouvrir 500.000 emplois tremplins
aux jeunes, en généralisant la mesure prise par les régions de gauche.
N'importe quoi. Alors là, ça, c'est de la vraie démago. - Instaurer un
plan à taux zéro de 10.000 euros en faveur de chaque jeune pour l'aider
à construire un projet.
Sur quel budget ? Sur combien de temps ? Quel type de projet ? - Mettre
en place un revenu de solidarité active (RSA) permettant l'amélioration
d'un tiers de ses ressources à tout bénéficiaire de minima sociaux
reprenant le travail.
I am puzzled... - Renforcer
la qualification et la capacité de revenir à l'emploi des salariés
menacés de licenciement : mettre en œuvre systématiquement une démarche
de validation des acquis de l'expérience professionnelle et reconnaître
à chacun un droit à la formation et à la reconversion inversement
proportionnel à la durée des études.
Oh le beau cadeau fait aux cabinets de reclassement ! Le droit à la formation est déjà reconnu n fois, de l'employeur (DIF) jusqu'à l'ANPE. Et les employeurs sont déjà amplement ponctionnés à cet effet. - Mettre
en place une sécurité sociale professionnelle garantie par l'Etat et
permettant à chaque personne privée d'emploi de se voir proposer par
les pouvoirs publics un contrat de droits et devoirs comportant :
- une rémunération, pendant un an, égale à 90% du dernier salaire net perçu ;
- une formation qualifiante ;
- une aide personnalisée à la recherche d'emploi ;
Cette prestation sera assurée par le service public de l'emploi.
Alors là, je suis estomaqué. Ecrire cela, c'est tout de même facile mais je suis curieux, très curieux, de voir le financement de ces mesures. L'Unedic est déjà dans un état semi-comateux, je ne vois absolument pas comment ni d'où le pognon nécessaire va venir. Je ne vois pas non plus comment l'Anpe va pouvoir répondre à la demande. - Organiser
des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour
améliorer leurs conditions de travail dans l'école, assurer la pleine
reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de
recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l'emploi
précaire.
Du beau blabla. J'attendais mieux, nettement mieux, d'une ancienne Ministre de l'enseignement scolaire... - Mettre
en place un service public de la petite enfance et la scolarisation
obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la
maternelle.
Obliger par la Loi tout Maire à fournir une place en crèche sous deux mois pour toute famille en faisant la demande ? CELA, ça aurait du chien, CELA, ça serait une vraie mesure, une nouveauté. Cela imposerait une politique volontariste, favoriserait le travail des femmes, impacterait des embauches dans le monde de la puériculture. CELA, ça servirait le citoyen. - Organiser le
soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.
Va falloir baisser le niveau du CAPES alors hein, parce que les répétiteurs en question, il faudra bien qu'ils soient profs... Le budget de l'Education Nationale va augmenter à ce point-là ? - Limiter
à 17 le nombre d'élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et
fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de
plus que la dotation ordinaire.
Uuuuh ? Pourquoi seulement dans les ZEP ? - Réviser
la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la
mixité sociale et constituer des réseaux d'éducation prioritaire.
La carte scolaire a toujours été une saloperie, joyeusement contournée par tous ceux qui le peuvent. Il ne faut pas la réviser, il faut la supprimer. Mais la gauche française ne s'y résoudra jamais. - Renforcer
la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera
nécessaire, par la présence d'un deuxième adulte dans les classes.
Me semble totalement capilotracté. - Implanter
des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en
sont dépourvus. L'excellence scolaire ne doit pas être réservée aux
établissements de centre-ville.
Ben voyons. - Créer
des emplois-parents, la généralisation d'écoles des parents et des
consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur
autorité.
Blabla calamiteux. - Adopter
une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de
l'excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même
niveau que la moyenne des pays de l'OCDE. Renforcer l'autonomie des
universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à
niveau des universités (bâtiments, logements étudiants...).
Un étudiant universitaire aura-t-il la même "dotation" qu'un élève de classe prépa ou de grande école ? NON, les universités ne doivent pas être décentralisées, l'éducation DOIT rester une fonction régalienne de l'état central.
Viser la moyenne de l'OCDE est insuffisant. On m'a toujours expliqué que pour obtenir le milieu, il faut viser le haut. - Créer un service
public d'orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des
débouchés offerts par chaque filière.
Chaque filière qui embauche ? - Créer
une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources
avec un contrat pour faciliter les études et l'entrée dans la vie
active.
Supprimer les conditions d'âge minimal du RMI ? - Engager le
chantier national proposé par le Conseil de l'emploi, des revenus et de
la cohésion sociale.
mort de rire !