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"Le logiciel libre ne cotise pas chez Besancenot" #2

Chose promise, chose due, je reviens donc sur l'article de François Miclo "Le logiciel libre ne cotise pas chez Besancenot". J'ai assez dit ce que je pensais il y a quelques temps du "la propriété c'est le vol" dans le cadre du logiciel et je ne le renie absolument pas. Voici donc, en désordonné et sans relecture avant publication, ce que je pense du libre, du propriétaire et du logiciel en général. Cela vient des tripes, merci de le prendre comme tel.

  • ce qui m'intéresse c'est le Logiciel. Je ne mets jamais de L capital à "libre" mais j'en mets un à Logiciel. Je suis tombé dans le Logiciel quand j'étais petit, dans une salle obscure du Palais de la Découverte. Je n'ai aucune honte à dire qu'écrire du soft me procure un plaisir intense et que ce que je recherche est l'excitation de faire fonctionner mes neurones sur des problèmes techniques complexes. Tout taupin connait ça : plancher pendant des heures sur un problème de maths pour enfin en trouver la solution donne le sourire. Trouver en plus une belle solution procure un sentiment de joie énorme. Voila. J'écris du Logiciel parce que cela m'éclate. C'est mon bricolage à moi, ma sculpture, ma peinture, mes arts plastiques. Je me considère comme un développeur assez moyen et je bénis la providence qui m'a un jour fait tomber en admiration du Rockwell AIM65 propulsé par un vénérable 6502 et qui m'a amené à participer à un soft utilisé par des centaines de millions de personne dans le monde et moi-même sortir un produit utilisé par trois millions et demi de personnes. Je n'en suis pas fier, j'en suis heureux. Je programmerai tant que mon cerveau sera en état de le faire, parce c'est bon, parce que c'est chouette, parce que c'est ma vie.
  • je me fous totalement d'écrire du libre, du pas libre ou de l'open-source ou du propriétaire. Ce qui compte pour moi, encore une fois, est de faire travailler mes neurones, me lever le matin en ayant envie d'y aller, et réussir à en vivre.
  • il ne faudrait surtout pas oublier que le logiciel libre ou open-source est dans la majeure partie des cas écrit par des développeurs qui ont un boulot à côté. Et souvent un boulot dans l'industrie du logiciel propriétaire. Le "libre" existe d'abord parce que le "propriétaire" a permis à toute une flopée de développeurs ayant déjà une fiche de paye de ne pas se soucier de monétiser leurs extras.
  • je refuse catégoriquement l'assertion commune selon laquelle seul le libre amène de l'innovation. C'est le logiciel propriétaire qui a fait rentrer l'informatique dans tous les foyers et ceux qui hurlent contre les pratiques commerciales de Microsoft ou le nombre de bugs répertoriés de Windows devraient également se rappeler que faire utiliser un ordinateur à des centaines de millions de personnes de par le vaste monde est quand même une réussite exceptionnelle, un crédit pour l'Humanité. Si les éditeurs de software et hardware propriétaires n'avaient pas été là, nous n'aurions pas grand'chose des innovations superbes qui font notre joie au quotidien aujourd'hui.
  • écrire du logiciel open-source est la cerise sur le gateau. Je suis déjà vraiment gaté en étant un développeur de logiciels. Si en plus, je peux rendre mon produit open-source, construire une communauté de passionnés autour de mon produit, et en même temps en vivre, alors c'est génial. Mais si je ne peux pas en vivre et que le seul moyen de faire crouter mes enfants est de protéger mon innovation, alors je n'ai aucun mais alors aucun scrupule à écrire du logiciel propriétaire. Je considère le libre fanatique à la Stallman comme une conception kibbutzienne du Logiciel, où gains et pertes doivent être mis en commun et tant pis si tu ne bouffes pas. Le libre dans le Logiciel me semble être une tête de pont politique kholkozienne, qui ne vise qu'à éliminer à terme toute idée de droit intellectuel ou de brevet, et donc en allant plus loin l'argent et l'autorité.
  • reste un détail étonnant : un des modèles en vogue dans le libre est celui qui rentabilise le développement par commercialisation d'extensions. Le modèle économique du libre n'a toujours pas fait totalement ses preuves, sauf dans de rares exceptions.  Et je ne compte pas la dedans le succès phénoménal de l'App Store d'Apple qui est tout sauf fondé sur le libre ou l'open-source. Attention, l'App Store va changer la donne. Profondément. Et pour longtemps.
    Toute société développant un produit libre ou gratuit de base et gagnant son beurre sur les extensions sera tôt ou tard confrontée au problème du piratage de ses extensions, seule source de ses revenus. Elle devra donc considérer le Logiciel propriétaire avec un oeil bienveillant, voire comme sa seule planche de salut au moins dans l'immédiat.
  • le libre et l'open-source sont bons et utiles parce qu'ils introduisent un élément incontrôlable dans l'industrie du Logiciel. Les developpeurs de libre et open-source ne sont pas tous aux USA, ils ne sont pas tenus par les coucougnettes par un punaise de groupe de crétins au département marketing qui leur demande de mettre une fonction de daube de collecte de données personnelles au lieu de laisser les développeurs faire leur boulot. Je rappelle que Firefox1.0 est un produit qui a démontré que l'Ingénierie pouvait non seulement gérer un produit de A à Z mais qu'en plus elle pouvait le faire tellement bien que toutes les prédictions des marketeurs d'AOL se sont révélées fausses. Comme m'a dit mon ancien patron de chez Netscape, Chris Hofmann, récemment "on s'est préoccupé du business-model après avoir fait le produit et l'expérience a montré qu'on a eu parfaitemenr raison ; on continue comme ça". Le libre et l'open-source sont perturbateurs pour le propriétaire. Ils le forcent à s'améliorer, sous la pression des innovations techniques mais aussi de l'argument suivant : si un groupe de 5 associaux à cheveux longs et t-shirts noirs sont capables de faire un produit presqu'équivalent à celui de la Grande Société qui me coûte bonbon, pourquoi devrais-je payer pour ses équipes pléthoriques, ses campagnes de pub et tout ?
  • maintenant, le libre et l'open-source ne sont fiables - et c'est un point fondamental à noter - que lorsqu'ils s'organisent selon les méthodes de l'industrie du Logiciel propriétaire. Il faut de la méthode, de la qualité, du suivi, de l'industrialisation. Le client - l'usager si vous préférez - n'est pas prêt à baisser son exigence de qualité parce que le logiciel n'est pas payant. Et il a parfaitement raison. Pas de documentation ? Pas de localisation possible ? Une UI non conforme aux us et coutumes de sa plate-forme ? Sanction immédiate dans tous les cas : dehors.

Ce qui compte pour moi, c'est que le Logiciel amène toujours des merveilles de plus en plus merveilleuses sur mon bureau, en face de moi, à porté de main. Ce qui compte pour moi, c'est d'installer une nouveauté et de lacher un "wow !!!" bien sonore parce que je suis scotché par la performance technique. Ce qui compte encore plus moi, c'est d'être l'auteur d'un Logiciel en face duquel les autres font "wow !!!" parce qu'ils apprécient la performance technique. Que celà vienne du propriétaire ou du libre/open-source importe peu. Si c'est libre/open-source, c'est encore mieux et surtout moins cher, mais sinon qu'importe le flacon pourvu que l'ivresse soit là.

Je viens d'acheter VMWare Fusion pour disposer des applis Windows sur mon Mac. Je suis parfaitement content d'avoir donné quelques dizaines d'euros à cette société en échange d'un produit excellent, répondant à la plupart de mes attentes. Le jour où VirtualBox me proposera une intégration aussi poussée dans MacOSX et une performance équivalente, je réviserai peut-être mon jugement. En attendant, ce logiciel propriétaire me remplit d'aise.

Voila. A bons lecteurs...

Comments

1. On Monday 8 December 2008, 15:28 by peter

du coup, je me sens moins seul, surtout le passage qui explique que les programmeurs de libre sont très souvent employés par des boîtes de propriétaire :)

pas grand chose à rajouter. ah si: si on pouvait avoir une mise en page un peu plus aérée, parce qu'avec un texte aussi long et dense, ce n'est pas une sinécure :P

2. On Monday 8 December 2008, 16:03 by Paul

+1

3. On Monday 8 December 2008, 16:20 by Nicolas

100% d'accord

4. On Monday 8 December 2008, 16:23 by Laurent

"il ne faudrait surtout pas oublier que le logiciel libre ou open-source est dans la majeure partie des cas écrit par des développeurs qui ont un boulot à côté."

Oui c'était vrai jusqu'à l'arrivée d'une réelle économie de production du logiciel libre et des laboratoires de R&D de logiciels libres au sein des entreprises. Bref, tu as raisons, mais tu as sur ce coup, AMHA, 2 à 3 ans de retard :-)

[Micosoft] "faire utiliser un ordinateur à des centaines de millions de personnes de par le vaste monde est quand même une réussite exceptionnelle"

Hum... La je te renvoi à ton histoire de l'informatique grand publique. Microsoft s'est imposé sur du matériel de moins en moins cher et n'a certainement pas rendu l'informatique accessible à tous. Il y avait au fin des années 80 et début des années 90 d'excellent concurrents à DOS/Windows, même propriétaires. Tous tués ou rendus confidentiels grâce à des politiques commerciales plus qu'agressives voire déloyales (voir par exemple l'histoire de la mort de BeOS)

"méthodes de l'industrie du Logiciel propriétaire"

Ça veut dire quoi ça ? Qu'avec du libre on ne peu pas faire de la qualité de service ? Daniel, lève le nez, regarde ce qui se passe autour de toi. Regarde toutes ces entreprises qui font du fric (et pas qu'un peu) par et avec du libre.

Ce qui est grave en ce moment Daniel, c'est que ce que tu aimes tant, le Logiciel, est en train de disparaître avec la généralisation du SaaS, Cloud, BPO, e-consulting, e-learning, Web 2.0, Enterprise 2.0 et SOA. Le combat n'est plus Logiciel libre vs Logiciel propriétaire, le combat est dans les données et l'actuelle absence de concurrence pour gérer ces données.

Toi, en temps que développeur et entrepreneur de solutions Logicielles basées sur XULRunner / Firefox, tu as le pouvoir de faire des choses concrètes et de sauver, une partie de ce qu'on appelait jusqu'à maintenant : les Logiciels

5. On Monday 8 December 2008, 16:29 by Laurent

Je précise tout de même un point :
je n'ai rien contre le Logiciel propriétaire (les deux modèles ont vocation à exister) si et seulement si le dit logiciel propriétaire utilise des standards, protocoles et formats ouverts. Si en plus il est disponible sur plusieurs plateformes (Windows, macOS, GNU/Linux, FreeBSD...) ça n'en est que mieux.

6. On Monday 8 December 2008, 17:51 by Philip_Marlowe

Il y a une vertu du logiciel libre qui n'est pas évoquée. Celle de casser les rentes de situation consécutives à une situation acquise de monopole dans un domaine. Une licence d'une suite de type Office coûtait environ cinq cents francs par poste aux temps où WordPerfect et consort concurrençaient Microsoft Office. Combien maintenant ?

Merci OpenOffice.org ! Et oui, c'est une danseuse de Sun.

7. On Monday 8 December 2008, 18:12 by PJ

Le Logiciel libre c'est aussi la possibilité de partager, de mutualiser, de prendre son pied en lisant un beau morceau de code écrit par un inconnu à l'autre bout du monde.
Il partage, je progresse... Et inversement.
Ce qui me plaît, c'est cette intelligence collective rendue possible par la mise en commun du code.

8. On Monday 8 December 2008, 20:52 by Dominique De Vito

En gros, je suis bien d'accord, au diable, les extrémismes (bien que j'ai un biais pro-logiciel libre).

Au fond, le logiciel libre et le logiciel propriétaire, en tant qu'utilisateur, pour que l'écosystème fonctionne sainement, et que l'on aille de l'avant, on a besoin de l'un et de l'autre. C'est un peu le yin et le yang du logiciel.
- le logiciel libre challenge, comme tu le dis, le logiciel propriétaire, et l'aide à ne pas s'endormir, et verse au pot commun les fonctions qui ne posent plus de questions,
- le logiciel propriétaire a la capacité de répondre à des domaines, et des demandes pour lesquelles la "génération spontanée" du logiciel libre n'a pas encore éclot.

C'est comme une barque, pour avancer droit, il faut un coup de rame à gauche et un coup de rame à droite...

Quelques fois, il m'arrive de ne pas comprendre, pour donner un exemple similaire, ceux qui se battent pour que les entreprises soient publiques ou privées. Au fond, qu'elles soient publiques ou privées, cela m'indiffère, tant qu'il n'y a pas monopole (= pas d'extrémismes) et que j'en eusse pour mon argent, i.e. que le service rendu soit à la hauteur du paiement consenti. Evidemment, les médias ne peuvent pas formuler la question en ces termes car cela ouvre la porte à la question (de la mesure) de l'efficacité, porte que les syndicats ont rapidement refermé (à tort ou à raison). Faute de pouvoir répondre sainement, et collectivement à cette question primaire, on se reporte sur d'autres choix, qui, faute d'apporter une réponse claire, amènent à un débat, qui si l'on y prend garde, se transforme en bataille idéologique. Le domaine du logiciel se comporte qques fois un peu de manière similaire, mais le cycle compilation/test/deboguage est quand même plus rapide qu'en "science" économique et donne des résultats plus tangibles.

9. On Tuesday 9 December 2008, 10:10 by Sébastien

Je suis d'accord sur tous les points!
Toutefois, je mettrais un bémol sur la "réussite de FireFox 1.0" prise en référence. Je pense qu'il y a (malheureusement) assez peu de réussites de ce type dans l'OpenSource, où l'"ingénierie" prime sur le "marketing", sans qu'il y ait de réels moyens (en général une entreprise). On trouve énormément de brillantes réalisations techniques, qui ne franchissent pas le cap du succès, faute de finalisation et parfois de coordination. C'est cette finalisation (les fameux 80/20) que peut en général se "payer" le logiciel propriétaire.
Un des exemples frappants pour moi (au risque d'engendrer un troll), est linux qui a réussi le challenge de mettre au point un des meilleurs OS au monde, mais incapable de se coordonner pour la finalisation de l'interface utilisateur, n'emporte pas de succès dans les foyers, face à Mac OS (voire Windows ;) ).

Pour Firefox, le cas est particulier puisque le produit est depuis le départ stratégique, voire idéologique, et même glorieux; dans un univers où le coeur de la machine devient le navigateur web (et non plus l'OS), il était (entre guillemets) "facile" de trouver des motivations pour aboutir à ce succès. Aujourd'hui, porté par une manne financière presque garantie dont rêveraient nombre d'éditeurs de logiciels, il lui est plus aisé de se "payer" le marketing et l'organisation.
Sinon, pour de nombreux autres (exemple Dotclear), c'est la galère financière et des privations personnelles.
Alors on peut s'extasier, (ce que je fais!) en ce disant "Wahou, incroyable que des gens aient pu faire cela en s'organisant sans se voir", mais je trouve que le modèle reste encore largement à construire, et surtout... avant qu'il ne soit récupéré.

Sinon (sans transition), à mon avis, vous auriez dû tout de même essayer Parrallels avant d'acheter VMWare Fusion...

10. On Tuesday 9 December 2008, 10:48 by Guid

"Un des exemples frappants pour moi (au risque d'engendrer un troll), est linux qui a réussi le challenge de mettre au point un des meilleurs OS au monde, mais incapable de se coordonner pour la finalisation de l'interface utilisateur, n'emporte pas de succès dans les foyers, face à Mac OS (voire Windows ;) )."

Bin oui sauf que ce ne sont pas les mêmes entités qui s'occupent d'une part du noyau linux et d'autres part des interfaces graphiques (qui le plus souvent ne sont pas destinées uniquement à linux en plus) donc on peut difficilement placer tout ce beau monde dans un seul camp comme on pourrait le faire pour les produits microsoft; ça n'a aucun sens.

11. On Tuesday 9 December 2008, 10:51 by Guid

Par ailleurs (désolé pour la fragmentation en deux posts), les succès de MacOS et Windows sont soutenu par un matraquage marketing et publicitaire (ainsi que social), chose que la plupart des projets libres ne peuvent se payer, en tout cas pas du tout à la même échelle. Tu penses franchement que Tata Gertrude n'utilise pas KDE parce qu'elle l'a testé et qu'elle préfère MacOSX à la place ?

12. On Tuesday 9 December 2008, 11:34 by sporniket

D'accord sur un point : résoudre un problème m'émoustille les neurones.

13. On Tuesday 9 December 2008, 12:20 by Sébastien

@Guid: Ce ne sont pas les mêmes gens qui s'occupent de l'interface. Et alors ? Tu réfléchis en développeur et pas en utilisateur. Quand j'achète un ordinateur, je m'en fiche globalement de qui a fait quoi. Je veux l'utiliser et que ce soit simple et agréable. Et Tata Gertrude encore plus que moi!

Ce que tu dis soulève justement ce problème : personne ne s'occupe véritablement de la finition de Linux au niveau de l'interface et du coup, les copier/coller, le drag and drop, les applis KDE, GTK, X11, c'est la jungle. Les applis de "cohérence" (Préférences système, organisation des widgets, de la transversalité des applis), c'est au hasard des applis. Je ne fais que le regretter.

Pour ma part, désolé, mais je ne conseillerai un Linux KDE à "Tata Gertrude". Et le matraquage publicitaire n'est pas la seule cause, il ne faut pas exagérer, ni prendre les gens pour des ânes. Tout le monde peut faire un simple calcul, qui est le même que tu peux faire avec ta voiture : je peux effectuer ma vidange, je peux changer mes bougies, je peux changer mes plaquettes de frein. Mais finalement, le service que me rend mon garagiste, à moi de l'évaluer par rapport à ce que coûte mon temps.
Aujourd'hui mon calcul est simple: pour tous nos serveurs, c'est Linux, pour ma machine, c'est Mac OS.

Hors des intérêts idéologiques, le jour où Mac OS m'apportera plus d'inconvénients (financiers en général) que Linux, j'utiliserai Linux. Et je pense que c'est valable pour toutes les tantes Gertrude.

14. On Tuesday 9 December 2008, 13:40 by Laurentj

@sebastien : Daniel a essayé Parallels bien entendu, mais le constat est qu'il offre moins de possibilités que VMWare (en tout cas, il ne couvre pas tout les besoins de Daniel).

15. On Tuesday 9 December 2008, 14:43 by sporniket

@seb: Pour faire une analogie, tout le monde n'a pas pour vocation de vivre dans une roulotte (distribution Linux) voir dans une cabane fait main (Linux from scratch). Dans ce cas on s'accommodera fort bien d'une maison acheté chez Phénix ou Bouygues (Windows, MacOs).

Personnellement, j'ai attendu d'avoir certaines aménités disponibles sur Linux pour switcher. Et bouter Windows hors de chez moi.

16. On Tuesday 9 December 2008, 14:49 by Guid

"il ne faut pas exagérer, ni prendre les gens pour des ânes."

C'est bien sympa mais expliquer que les gens utilisent ce qu'on leur met sous le nez en ce qui concerne un domaine qui les dépasse le plus souvent (voitures, ordinateurs) sans forcément chercher à comparer, ça n'est pas prendre les gens pour des ânes, c'est tout simplement la vérité.
Maintenant, si tu penses que la plupart des gens choisissent un OS en évaluant plusieurs solutions et en les regardant sous tous les angles comme ils le feraient pour un melon au supermarché, libre à toi.

17. On Tuesday 9 December 2008, 15:04 by Laurent

Tient, je vous conseille de tout de même un peu de lecture sur l'économie des logiciels libres et autour :

Livre "Économie du logiciel libre"
http://izibook.eyrolles.com/store/9...

Dossier "Modèles économiques liés aux logiciels libres"
http://www.aful.org/professionnels/...

18. On Tuesday 9 December 2008, 16:22 by Sébastien

@Guid: Si tu penses que tu peux faire essayer Linux à "Tata Gertrude" et lui demander si elle peut te fournir une réponse qualifiée quant à son apréciation... libre à toi.
C'est aussi pour cela que c'est un OS "libre". On peut le choisir... ou pas. Pragmatiquement, avec mon expérience, j'estime ne pas avoir à conseiller Linux aux "Tata Gertrude" que je connais. Et je passe d'ailleurs de bien meilleurs WE où l'on ne m'appelle pas au téléphone...
Encore une fois, non pas que je trouve que Linux soit ni mauvais ni bon. J'ai mon avis sur les différents usages qu'on peut en faire, mais aujourd'hui, Tata Gertrude veut faire du Messenger avec ses petits, lire et envoyer des mails comportant des pièces jointes dans de multiples formats (films, PDF, etc...), stocker les photos et les films numériques de son caméscope, retravailler un poil ses photos, écouter de la musique conseillée par ses enfants, visualiser les powerpoint de blagues de ses copines (tout cela, ma belle-mère le fait), sans rien comprendre à la problématique de son OS. Et Je sais très bien que Linux le permettra pour l'essentiel, mais au prix d'installation répétées et complexes.

J'évangélise aussi sur FireFox et Thunderbird, OpenOffice... Mais j'estime qu'il manque quelque chose à Linux, pour permettre le switch "grand-public".

Moi, je tiens juste à passer des WE tranquilles... Mais chacun est "libre" de faire ce qu'il veut.

19. On Tuesday 9 December 2008, 17:34 by Guid

@Sébastien: marrant, j'ai a peu près l'avis inverse au tien en ce qui concerne la pérennité et la sérénité après l'installation d'un système linux = plus de virus ou vers, customisation au poil pour ne garder que l'essentiel, mise à jour globalisée de tout son parc applicatif, etc. Avec windows, je suis sans cesse emmerdé par les membres de ma famille qui me demandent un dépannage fréquent. Par contre mon père avec l'ubuntu que je lui ai installé est peinard.
Ho bien sûr, j'ai un peu peiné pour lui installé le support de sa clef wifi usb mais maintenant, y'a plus rien qui bouge, il est content ;)

20. On Tuesday 9 December 2008, 18:20 by Sébastien

@Guid: Je n'ai aucun doute là-dessus... Sauf que je n'ai pas envie de passer une journée à configurer les OS de mes amis/membres de ma famille.

Donc, je les conseille plutôt en général vers Mac OSX.

Ce qui me permet de reprendre l'ensemble de ce que tu cites (sérénité...plus de virus, etc..) sans que j'ai à le faire moi-même, avec en prime, pas de problème de "clef USB Wifi".

C'est de cette économie de temps et de stress dont il est question. Qu'aurait fait donc ton père si tu n'étais pas là ? Il aurait eu le choix d'acheter un OS "préinstallé" ... ou de trouver quelqu'un capable de faire ce que tu as fait, quitte à le payer.
Les gens ont le choix, et la "liberté", mais cette liberté est encore bridée par un fossé technologique, soyons réalistes.

21. On Tuesday 9 December 2008, 18:21 by Ripley

@Sébastien(in 18): ça doit faire un bout de temps que que t'as pas booté un Linux, car les activités de Tata Gertrude sont largement couvertes... rien qu'avec un KDE tu peux faire tout ce que tu dis.

Après restent les problèmes de support matériel qui n'ont rien à voir avec la qualité de l'OS, comme l'ont bien montré (le montrent ?) les problèmes rencontrés par Vista à ce niveau-là. Tous les OS sont égaux devant l'attentisme des constructeurs... à part MAC peut-être, mais bon, quant on se limite à une architecture (le x86 aujourd'hui) et une poignée configurations, on ne joue pas vraiment dans la même cour que Linux et Microsoft (entends par là qu'un utilisateur qui choisira soigneusement son matériel en vue de l'OS qu'il souhaite utiliser aura la même qualité de support).

Quant aux week-ends plus tranquilles sous X que sous Y, je me gausse... Tata Gertrude est tout ce qu'il y a de multi-plateforme : en panique parce qu'elle a supprimé accidentellement les icônes de son bureau, ça marche partout... La vérité c'est qu'il y a deux types d'utilisateurs : ceux qui connaissent leur OS et ceux qui connaissent quelqu'un qui connaît leur OS.

Un total novice est au niveau zéro de l'intuition en matière d'interface, c'est ce que les utilisateurs avancés oublient trop souvent dans ces débats-là... il y a toute une culture de l'interface à *acquérir* avant d'être à l'aise sur un OS (ie. quant tu sais d'instinct que telle info/tel paramétrage a de grandes chances de se trouver à tel endroit parce que ça collerait bien avec ce que tu sais des habitudes de l'OS).

22. On Tuesday 9 December 2008, 18:44 by Tristan

IL est de moins en moins vrai que le libre est réalisé par des développeurs du propriétaire. J'encourage Daniel et ses lectures à lire http://izibook.eyrolles.com/store/s... .

23. On Tuesday 9 December 2008, 18:51 by Daniel Glazman

Tristan, prenons tout SourceForge et tous les softs libres du monde. Combien sont réalisés par des gens qui en vivent ?

24. On Tuesday 9 December 2008, 18:59 by Natfolk

@ seb
Les impressions sur linux sont celle que j'ai la première foi que je l'ai installé : au siècle dernier.
Test les nouvelle distribution et ton avis changera.

D'accord avec toi replay.

25. On Tuesday 9 December 2008, 20:48 by karl

Je m'aligne assez bien avec Daniel sur ce billet.

Ce qui m'intéresse c'est de pouvoir travailler, utiliser mes données librement, donc tout en haut de la pile, je mets un format documenté (tout en sachant que la plupart des gens s'en tamponne le coquillard), ensuit je mets les formats documentés et ouverts (sans brevets, sans licenses d'implémentations). Le logiciel ne vient qu'après tout cela et sincèrement entre un logiciel Propriétaire et un logiciel libre, je prends généralement celui qui m'offre la meilleure expérience utilisateur.

Daniel appuie sur un point qui fait mal, le logiciel libre ne paie pas la plupart du temps et nombre de produits sont développés par des gens payés (pas forcément développeurs d'ailleurs). Bien sûr il y aura des exceptions, mais si on prend les produits majeurs du libre très peu sont le résultat direct d'un acheteur du produit, mais très souvent le résultat d'un financement autre.

26. On Tuesday 9 December 2008, 21:31 by Nicolas F.

On a tous cette passion, chacun l'exprime à sa façon avec le scope de sa génération ;).

27. On Tuesday 9 December 2008, 23:19 by Charles-Antoine Couret

Moi je ne suis d'accord presque avec aucun point de ce billet. Pas tant car je suis un pro-Logiciel Libre (oui moi je mets un L majuscule à Libre car ça représente une entité) mais parce qu'il y a à mon moindre avis de grosses conneries (excusez moi l'expression).

Regardons de plus près, je doute que la plupart des gens font du proprio le matin et du Libre le soir. Je connais pas mal de gens qui travaillent dans les SSII, font de la maintenance en entreprise, développe du Libre pour leur boulot ou même ne font aucun travail en lien avec l'informatique ! Je ne sais pas d'où viennent cette idée (ni les chiffres) comme quoi le Libre se fait grace au propriétaire mais je ne vois pas en quoi c'est une nécessité. On peut ne pas développer des logiciels pour son boulot et faire du Libre, c'est viable, ça fonctionne et ça n'alimente pas les entreprises du logiciel propriétaire.

Puis ce qui me fait rire, la comparaison Libre avec le communisme ou les méthodes de l'ex-URSS. C'est tout simplement faux. Richard Stallman encourage le fait que le Libre rapporte de l'argent, il le soutient que c'est nécessaire et que c'est bon (d'ailleurs la GPL permet de revendre librement le programme si on le souhaite, comme quoi... ). Sans compter que le droit d'auteur est compatible avec le Logiciel Libre. Une licence de Logiciel Libre comme la GPL c'est du droit d'auteur, le développeur principal garde ses droits seulement au lieu de les garder que pour lui, il libère certaines contraintes aux utilisateurs mais demain il peut dire « je le rends propriétaire ou je change de licence » à moins qu'il cède ses droits à la communauté ce qui est rare. Linus Torvalds est propriétaire du nom Linux et possède ses droits sur son code qu'il a écrit. Le Libre 'na rien contre le droit d'auteur, seulement ils les utilise pour que ça profite à un maximum de gens au lieu de ne servir que le développeur principal et de rejeter les utilisateurs.

Il y a beaucoup d'entreprises qui soutiennent le Logiciel Libre et avec une démarche qualité équivalente si ce n'est supérieure à la concurrence. Au hasard, Red Hat avec des logiciels bien foutus pour l'usage prévu, de la bonne documentation, un bon support client, bien stable, etc. Rien n'est fait au hasard, Mozilla fait de même et tant d'autres logiciels très connus dans le Libre. Il est sur que certains logiciels avec une communauté peu importante ne peuvent faire cela, comme les logiciels amateurs propriétaires que l'on retrouve partout. Le Libre n'empêche pas la qualité, ni une approche comme le logiciel propriétaire. Linux par exemple -encore une fois- sort quand il est prêt, c'est Linus Torvalds qui décide quand c'est le moment à savoir quand il n'y a pas trop de problèmes et quand ce qui a été initialement prévu est réalisé comme envisagé. Résultat le noyau est de bonne qualité, sans trop de bogues avec une hiérarchie qui prend les décisions les plus importantes. Pourtant ce n'est pas une entreprise derrière mais l'organisation y ressemble. L'un n'empêche pas l'autre.

Puis dernière chose, moi je n'ai rien contre la démocratisation de l'informatique mais si c'est pour avoir des utilisateurs incompétents, non merci. Les gens croient qu'un ordinateur c'est simple à utiliser, les entreprises tentent de nous faire croire que l'utilisation d'un ordinateur sans apprentissage est possible. Mais pourtant l'ordinateur reste l'une des machines les plus complexes créent par l'Homme et encore plus dans les machines grand public. Il est inimaginable que l'on conduise une voiture sans permis, ou d'utiliser certaines machines sans lire le mode d'emploi. Bah pour un ordinateur c'est à mon sens pareil, oui pour les ordinateurs dans les foyers. Non pour des utilisateurs incompétents. On sait tous que la faille de sécurité la plus grande et incorrigible se situe entre la chaise et le clavier, la plupart des problèmes viennent de leur incompétence dans le domaine et ça donne les problèmes que l'on connait : les virus qui se propagent partout, les logiciels qui plantent sans raison, et autres conneries. Cette négligence est malsaine et soutenir l'action des logiciels propriétaires dans ce but n'est pas à mon avis la solution. Un utilisateur qui n'y connait rien en informatique, c'est un danger public ambulant tout simplement et je ne comprends pas que les idées à ce sujet ne changent pas. Pourtant le problème existe depuis une belle lurette maintenant...

28. On Tuesday 9 December 2008, 23:28 by chris

"le libre et l'open-source ne sont fiables - et c'est un point fondamental à noter - que lorsqu'ils s'organisent selon les méthodes de l'industrie du Logiciel propriétaire"

Je ne pense pas que les méthodes de développement structurées relèvent d'une approche, libre ou propriétaire.

Le libre utilise surtout les meilleures ressources d'où qu'elles viennent et ça, c'est segmentant !

Si, toi, Daniel, tu as une idée et surtout une implémentation brillante à apporter à webkit, ils la prendront surement !

Cela ne peut arriver dans le logiciel propriétaire.

Malheureusement pour lui ;)

29. On Wednesday 10 December 2008, 06:44 by Daniel Glazman

@chris qui dit "Cela ne peut arriver dans le logiciel propriétaire". Ben tiens ! Et ça sort d'où ? Parce que je n'ai jamais filé une idée ou deux à mes potes de Microsoft ou Adobe, vous croyez ? Et parce que vous croyez que mon implémentation des Webchunks qui est supérieure aux Webslices de MSFT puisque je peux les mettre sur n'importe quelle page n'a aucune influence sur les Webslices ?
Il est tout à fait possible d'influer sur le logiciel propriétaire. Il suffit de savoir s'y prendre. Il vaut mieux également éviter d'être catalogué libriste fanatique pour ça...

30. On Wednesday 10 December 2008, 09:57 by jigso

La rentabilité pour un développeur à travailler sur une logiciel libre n'est pas nécessairement directe, cad concrétisée par une fiche de paye associée. Il peut y avoir un gain de connaissances, d'expérience qui pourra ensuite être monétiser de façon plus substantiels.
Par exemple, si je code une sombre bibliothèques d'outils divers et variés pour un soft propriétaire, seule une poignée de développeurs sera au courant et finalement l'expérience et la reconnaissance seront assez faibles. Par contre, si je contribue à la glib, alors là l'impact ne sera plus du tout le même sur le CV... Pourtant dans les 2 cas le plaisir à résoudre des problèmes techniques sera similaire. Il y a là je pense une différence fondamentale entre les 2 approches, il ne faut pas nécessairement chercher un gain immédiat en espèces sonnantes et trébuchantes à une activité intellectuelle. Certes, à cours terme les modèles fermés comme sources de revenus immédiats sont toujours gagnants, mais le Libre (au sens le plus large, code, données, protocoles,... ) aura toujours l'avantage, me serait-ce que par une certaine forme d'immortalité informatique.

31. On Wednesday 10 December 2008, 10:30 by valid

« maintenant, le libre et l'open-source ne sont fiables - et c'est un point fondamental à noter - que lorsqu'ils s'organisent selon les méthodes de l'industrie du Logiciel propriétaire »

Amha, c'est justement tout le contraire ! GNU/Linux (pour ne citer que ce projet là, mais c'est encore plus vrai avec BSD) ne serait pas ce qu'il est s'il avait été fabriqué selon des normes redmondiennes ou cupertiniennes...

« Ben tiens ! Et ça sort d'où ? Parce que je n'ai jamais filé une idée ou deux à mes potes de Microsoft ou Adobe, vous croyez ? Et parce que vous croyez que mon implémentation des Webchunks qui est supérieure aux Webslices de MSFT puisque je peux les mettre sur n'importe quelle page n'a aucune influence sur les Webslices ? »

Entre influencer ou filer des idées qui seront peut-être reprises par ses potes qui codent du proprio et avoir la possibilité physique et technique de mettre la main dans LE code d'une appli, c'est plus un gouffre, c'est une faille spacio-temporelle...

« Il vaut mieux également éviter d'être catalogué libriste fanatique pour ça... »

En fait, il me semble bien que les libristes s'en battent l'oeil de pouvoir influencer ou pas le proprio, du moment qu'ils sont libres de faire ce qu'ils veulent avec leurs logiciels...

32. On Wednesday 10 December 2008, 11:28 by Nicolas

@Charles-Antoine Couret:

"Puis dernière chose, moi je n'ai rien contre la démocratisation de l'informatique mais si c'est pour avoir des utilisateurs incompétents, non merci."

Désolé mais ce ne sont pas les utilisateurs qui sont incompétents, c'est ceux qui développent les logiciels qui font mal leur boulot parce qu'ils préfèrent développer des OS (par exemple) avec des fenêtres à bord transparent (fonctionnalité totalement inutile choisie au hasard parmi des milliers d'autres tout aussi inutiles) plutôt que de les rendre faciles à utiliser.

"Un utilisateur qui n'y connait rien en informatique, c'est un danger public ambulant tout simplement et je ne comprends pas que les idées à ce sujet ne changent pas. Pourtant le problème existe depuis une belle lurette maintenant..."

Exact, ça fait belle lurette qu'on aurait dû penser à cet utilisateur. Ce n'est pas lui qu'il faut changer, ce sont les logiciels. S'il fait planter le système, c'est parce que le système est mal fait. S'il transmets des virus, c'est parce l'anti-virus est mal fait. S'il ne réussi pas à utiliser un logiciel, c'est que le logiciel est mal fait.
Le problème c'est que l'immense majorité des développeurs ne pensent pas au blaireau de base. Résultat, tu te retrouves avec des logiciels qui sont des sapins de Noël de fonctionnalités mais qui sont inutilisables par des non-informaticiens (voir par des non-développeurs).
Et sur ce point, tout le monde dans le même panier: le logiciel proprio (quoique souvent un peu moins pire) parce que ça coûte de l'argent de faire un truc ergonomique et le libre un peu pour les mêmes raisons (sauf qu'ici c'est du temps que ça coûte) et parce que si un soft libre est plus facile à utiliser, c'est moins facile de vendre de la formation pour rentabiliser l'affaire.

Je n'adhère pas à la pensée Stallmanienne mais je suis au moins d'accord sur un point: le côté démocratique que doit avoir le logiciel. Et là c'est un constat d'échec. Si on met arbitrairement l'année zéro de l'informatique au 1er janvier 1970 pour reprendre une date bien connue, on avait quand même 40 ans pour faire des logiciels faciles à utiliser, intuitifs, etc... brefs, "démocratiques" au sens où ils sont facilement utilisables par tout le monde et pas seulement parce qu'ils sont libres.

33. On Wednesday 10 December 2008, 12:57 by Etenil

Je ne peux qu'avoir le souffle coupé par une logique si égoïste.

Dire qu'en tant que programmeur qui aime les logiciels tu te fous de savoir s'il est libre ou pas ca revient a dire que tu te fous que ton guovernement soit une tyrannie ou tu ne peut pas l'ouvrir ou une democratie.

Tu dis aimer les logiciels et te creuser le cigare pendant des heures, mais quand tu fais "wow" devant un programme, n'as tu aucune envie de savoir comment le "wow" a été programmé? Ne veux tu pas que tes capacités de programmation évoluent avec les autres?

Si tu fais un programme "wow", ne veux tu pas en faire profiter les autres?

Contrairement a ce que tu semble croire, la majorité des programmeurs font des logiciels "in-house". Par exemple, je fais des logiciels pour ma boite seulement, conçus pour etre utilisés dans le cadre du business de ma boite. Si un programmeur d'une autre boite vient et me dit "c'est cool ton programme, ca me serait utile", on lui facture un petit prix de rien du tout, et surtout, le gars recoit le programme avec le code et il peut en faire ce qu'il veut. Car ma boite ne fait pas de logiciel, le logiciel n'est qu'un outil, et nous ne vendons pas d'outil. Dans un cas comme le mien, qui est le plus commun parmi les programmeurs, le fait que le copyright sur les logiciels soit de 75 ans me fait une belle jambe, de meme sur les brevets.

Alors quand tu dis que la plupart des programmeurs qui ont fait des logiciels libres font en fait des logiciels proprios, je me gausse, la plupart font en realité des logiciels libre, vu qu'ils ne seront jamais utilisés que dans leur boite, et que dans le domaine de leur boite, le logiciel en question a tout d'un logiciel libre.

Tu dis que les gens recensent les bugs dans windows et qu'ils s'en plaignent sans reconnaissance vis a vis de MS. Mais que peuvent ils faire d'autre? Prier pour que la prochaine version corrige leur bug?

Le libre a cet avantage que toi ou moi, qui sommes des programmeurs (meme si pas tres bons), nous pouvons prendre le taureau par les cornes, chasser le vilain bug et l'eradiquer de notre système. Le libre c'est avoir le pouvoir de vivre confortablement, c'est aussi pouvoir ne pas installer une machine virtuelle car le developpeur X n'a pas jugé bon de porter son application a son processeur XXXX exotique.

Enfin, un point sur lequel tu as tout a fait tord, l'informatique ne s'est pas popularisée grace a Microsoft. Microsoft a eu la chance ou l'intelligence d'etre au bon endroit au bon moment. Si l'informatique s'est popularisée c'est parce que les ordinateurs ont atteint un prix autorisant Mr tout le monde a en acquérir un. Et crois moi, qu'il y ait eu DOS, Windows, Unix, GNU/Linux, Mac OS ou l'OS de l'Enterprise dans Star Trek, Mr tout-le-monde aurait utilisé malgré tout.

De bon entendeur, salut.

Etenil

34. On Wednesday 10 December 2008, 14:33 by Nicolas

<i>maintenant, le libre et l'open-source ne sont fiables - et c'est un point fondamental à noter - que lorsqu'ils s'organisent selon les méthodes de l'industrie du Logiciel propriétaire. Il faut de la méthode, de la qualité, du suivi, de l'industrialisation.</i>

Heureusement que le libre ne suit jamais les méthodes de dév que j'ai pu voir en entreprise. Aucun logiciel d'envergure n'aurai pu exister !
Dans le libre, on ne "torche" pas, parce que l'on n'a pas le temps, un code propre fait gagner du temps à terme, pas en perdre, les tests unitaires, ce n'est pas pour faire chier le planning. Les specs c'est génial sauf si il a fallu 2 mois pour les écrire et 3 jours pour les rendre obsolètes (c'est d'une doc dont on a besoin pas forcément d'une spec!) Il n'y a pas de guerre de chef politique dans le logiciel libre. On évite de refaire 3 fois le travail pour des raisons de "not invented here" et de "tu ne va pas me piquer des taches".

35. On Wednesday 10 December 2008, 14:37 by Nicolas

"Tristan, prenons tout SourceForge et tous les softs libres du monde. Combien sont réalisés par des gens qui en vivent ?"

Peu mais parce que la plus part sont des softs abandonnés par des étudiants ayant passé à autre chose.

Mais qui développe Firefox, Linux, Qt, MySQL, PHP, la libc, gcc, VLC, perl ?

36. On Wednesday 10 December 2008, 19:14 by Charles-Antoine Couret

Nicolas, je ne partage pas ton point de vue.

Pourquoi l'utilisation de l'informatique doit être le seul domaine où on peut se prescrire d'une formation préalable ? Savoir utiliser un logiciel demande du temps, des formations, administrer un système est même un métier à part entier.
Et ça n'a rien à voir avec la « simplicité des programmes », le logiciel le plus simple du monde ne suffirait pas. Car soit le logiciel est tellement simple qu'il n'est pas puissant, ou alors il est truffé de pièges. L'informatique est un domaine complexe, savoir l'utiliser est donc tout aussi complexe car elle répond à des logiques qui ne sont pas innées. Le fait de ne pas ouvrir n'importe quelle pièce jointe fait parti du bon sens de la sécurité élémentaire en informatique car c'est un risque tout autant que tu n'ouvres pas ta maison en grand avec marqué en grand « cambriolez ma maison ». Ce genre de bases, d'astuces qui sont inhérents au logiciel lui même mais concerne les fondements de l'informatique sont inconnus du grand publics et ne peuvent qu'être acquises par des formations ou l'apprentissage.

Conduire une voiture demande au minimum 20h de pratique sous assistance, le passage d'une certification et l'obtention du code alors que conduire n'a rien exceptionnellement complexe. Mais ce n'est pas intuitif le code de la route, si tu ne les apprends pas, tu les devines ? Bah un utilisateur lambda d'informatique est l'équivalent d'un conducteur qui ignore le code de la route. Le code de la route est quelque chose de complexe, parfois même incohérent. On pourrait simplifier tout ça mais on ne le fait pas car ça permet aussi une sécurité. L'informatique est tout aussi complexe que conduire, ça n'a rien de naturel et je te dirais que l'ergonomie est relative. Elle se base sur l'expérience des utilisateurs au cours de notre vie. Je n'ai jamais saisi le fonctionnement d'un Mac OS X malgré des mois d'usage à la maison, un GNU/Linux ça a été tout de suite plus facile pour moi. Pourtant tout le monde me dit le contraire ou presque, car rien n'est vraiment inné surtout dans ce domaine.

L'informatique répond à des règles, ce n'est pas une question de simplicité car un logiciel simple cachera les difficultés mais cela posera problème tôt ou tard, en repoussant l'inévitable. Et cela nécessite une formation poussée pour utiliser ce système de manière efficace et sans être un danger ambulant pour le réseau. Mais ça on l'oublie évidemment...
Je te dirais même qu'aucun logiciel Libre connu ne nécessite des compétences d'informaticiens pour s'en sortir, avec une formation ça passerait facilement. Mais les utilisateurs refusent de lire la documentation, de poser des questions, rechignent à apprendre et veulent tout de suite à la portée de clic. L'informatique ce n'est pas ça, on ne vit pas chez les bisounours. Le jour où tu verras une personne qui sans formation (autodidacte ou de formation) qui entretien et maitrise le système pour s'en sortir tout seul et sans faire de conneries nuisibles pour le système, bah tu m'enverras un courrier. Ce jour est loin d'arriver, avec le système le plus sûr et simple du monde, l'utilisateur peut tout mettre à l'eau car il dispose des cartes en mains pour tout détruire. Seulement il ne sait pas jouer aux cartes et donc il fait n'importe quoi avec...

C'est tout, l'informatique sans formation accessible au grand public, on pourra toujours courir pour que ça arrive. C'est une belle utopie.

37. On Wednesday 10 December 2008, 19:21 by Daniel Glazman

@Charles-Antoine Couret: Macintosh. Le premier. J'ai vu de mes yeux vu une secrétaire sans aucune formation informatique qui touchait une bécane pour la PREMIERE fois comprendre en dix minutes sans manuel comment marchait MacWite. Mon iPhone est livré sans manuel et honnêtement un manuel est inutile tellement c'est bien fait. Si tous les softs, et en particulier les softs libres qui sont souvent fait par des geeks n'ayant que de faibles notions d'utilisabilité (ce n'est pas un reproche, c'est un fait), étaient aussi bons en UI, ce serait le paradis dont tu rêves. En attendant, on a l'UI de Gimp par exemple...

38. On Wednesday 10 December 2008, 20:32 by Charles-Antoine Couret

Mais on compare ce choses incomparables. Je peux dire que le moniteur pour prendre de l'argent liquide à ma banque est aussi très simple d'emploi. Un téléphone n'est pas un ordinateur et 'ailleurs je connais peu de téléphones dont tu as besoin de manuel pour te repérer. Pour la simple et bonne raison cd'est que comme je dis, un téléphone c'est trop simple, on a pas The GIMP sur un portable de même qu'on a pas Firefox en mode complet. Des versions allégés de logiciels remplissant des fonctions de bases. En rien comparable avec la difficulté des logiciels actuel.

Tu vas me rétorquer le coup de ta secrétaire, mais sait-elle gérer l'administration de son système ? est-elle capable de paramétrer Mac OS X pour que ça convienne à son besoin et à ses situations ? Probablement que non car le paramétrages tout ça demande des compétences parfois poussés (administrateur système n'est pas né pour rien).
Puis tu auras tôt ou tard besoin du manuel, car dans l'exemple de ton iPhone, de ta secrétaire, et si sans manuel vous passez à côté d'une fonction bien utile ? Le manuel permet de répondre à des besoins et non que nous on s'adapte aux capacités visibles au premier abord du système. De même que de savoir utiliser un logiciel de traitement de texte ne dit pas qu'elle peut ou pas faire les plus grosses erreurs de sécurité comme de désactiver un pare-feu à cause du logiciel P2P, d'ouvrir des pièces jointes à tout va, de cliquer sur un courriel de sa « banque » via une méthode de phishing, etc. Ces règles je ne les invente pas que diable et sont essentiels au bon fonctionnement du parc mondial de l'informatique et ne serait-ce celui de l'entreprise ou de la maison. Et désolé mais je considère l'utilisateur incapable tant qu'il ne saura pas se débrouiller en autodidactes devant des situations courantes, à savoir quand un problème survient ou quand un besoin a le désir de se satisfaire. C'est facile de dire qu'elle peut utiliser un logiciel de traitement de texte mais si demain elle appelle son cousin Robert pour réparer une de ses bêtises, ça serait trop facile...

Puis tant qu'à comparer the GIMP, qu'on le compare à Photoshop. Question intuitivité, bien que Photoshop semble plus familier comme interface, si tu ne t'apprends pas à t'en servir, tu n'iras pas plus loin qu'avec Paint...

Je te trouve de bien mauvaise fois, est-ce que tu considères que Kompozer peut être utilisé comme ça juste avec des notions de développement web de manière si intuitive que ça ? Même pour les fonctions plus avancées ? Car bon casser le sucre sur le dos des autres c'est bien, mais si on est incapable de faire mieux...

39. On Wednesday 10 December 2008, 23:51 by Sébastien

"L'utilisateur d'ordinateur doit être formé de toute façon".

Voilà un genre de pragma qui justifie un débat (un autre ?) à lui tout seul. Ca me rappelle "De toute façon, le seul système qui marche, c'est la capitalisme" ou encore "l'homme fera toujours la guerre".
Sans utopie, il n'y a pas de progrès, et nous serions toujours sous MS-DOS avec des écrans noir et vert.

Et l'essentiel du progrès informatique est réalisé aujourd'hui autour de programmes qui font la même chose qu'il y a 20 ans, mais avec plus de puissance (plus de fonction) et surtout, plus de facilité. Quelles différences entre Firefox 2 et 3, entre ThunderBird 2 et 3 ? Pour l'essentiel (en tout cas de ce que je perçois en tant qu'utilisateur) : des améliorations de fonctions d'interface!

L'objectif ultime de l'ordinateur pour tous est donc bien évidemment que tous puissent l'utiliser.

Et donc,pour revenir dans le débat, j'insiste sur le fait que l'organisation du "libre" (faute de moyens ou autres), ne permet pas toujours de finaliser correctement ce qui est à mes yeux fondamental, c'est à dire l'interface. Linux (KDE) que j'ai déjà cité souffre à mes yeux de nombreuses lacunes à ce niveau. GIMP qui a été cité précédemment est l'exemple typique aussi de l'échec en la matière.
Aboutir l'interface et la transversalité d'un produit est ce qui coûte le plus cher à tous les niveaux aujourd'hui. J'en sais quelque chose. Et par-dessus tout, on ne peut guère le construire en "briques" comme on peut le faire avec certains produits dont la modularité permettrait de segmenter les tâches.

(A ce propos M.Glazman, question interface, vous devriez augmenter la taille microscopique de votre case de saisie de commentaire. Ca éviterait qu'on ait l'impression d'écrire pliés en deux dans un placard ;) ).

40. On Thursday 11 December 2008, 00:07 by valid

« Mon iPhone est livré sans manuel et honnêtement un manuel est inutile tellement c'est bien fait. »

Confiez-le à ma grand mère et je vous assure qu'elle ne saura rien en faire !

« [...] En attendant, on a l'UI de Gimp par exemple...»

Je me demande bien ce que l'interface d'un téléphone peut avoir de comparable avec un outil de création graphique dont les palettes peuvent être positionnées sur un écran pendant que l'image manipulée se trouve sur un autre.

41. On Thursday 11 December 2008, 10:44 by Julien

Je suis absolument d'accord sur tout.
TRES bon billet.

42. On Saturday 20 December 2008, 01:13 by Aurélien

Quel plaisir de lire ce billet magnifique.

On sent qu'il a été rédigé d'une traite et cela lui donne un style particulièrement sympathique.

Merci.